36. La vengeance de Lise, 2° partie

Lise hanteuse est devenue notre hantise à tous...

Toutes les nuits, elle rôde en attendant que l'heure de sa vengeance ait sonné. Elle se moque bien de manger son plat froid, elle a l'éternité devant elle.

A défaut de sa revanche, elle ne se prive d'ailleurs pas.

J'ai bien essayé d'obtenir de l'aide du côté de mon petit Guerlain...

" - Shalimar ? Shalimar, c'est toi ? C'est Leokadia !
  - Leokadia, ben dis donc, ça faisait longtemps !"

" - Je suis désolée, Shalimar... pour tout... Tu comprends, de mon temps, quand on partait pour l'école militaire, on devenait pupille de la nation, la famille, on n'avait plus de contact avec elle... Je suis tombée des nues quand Guerlain m'a dit qu'il pouvait te contacter !
  - Et c'est sous le coup de la surprise que t'as pas essayé de voir comment ça marchait pendant... quoi... la dernière année et demie ?
  - Excuse-moi Shalimar... Tu comprends, je sais pas quoi dire, je suis tellement désolée.
  - Mais t'inquiète pas, Leokadia, après 7 ans, hein, j'me sens toujours hyper proche de toi. Nos liens familiaux nous rapprochent !"

Au moins, l'école militaire l'aura pas empêché de devenir sarcastique, elle a su garder du recul...

" - Shalimar, il faut que tu saches... On sait de quoi est morte ta maman. Elle... est morte de faim.
  - De faim ? Mais comment on peut mourir de faim quand on se prend un éclair ? C'est Atiya c'est ça ? Elle l'avait enfermée ?
  - Je ne crois pas que ta sœur y soit directement pour quelque chose. Indirectement... là ta mère partage ton point de vue..."

Quand j'ai demandé à la petite si elle ne voulait pas venir parler au fantôme déchaîné de sa mère, je n'ai même pas cherché à être vraiment diplomate. Je m'attendais à la réponse...

"Forza Maman ! J'espère qu'elle va réduire Atiya en bouillie !"

" - Tu peux me passer ton frère ?
  - Guerlain il est pas disponible, on a le droit de recevoir des visites maintenant, alors il montre la base à un de ses rêves d'ado, dont c'est le rêve de visiter l'académie militaire, et j'espère pour lui que cette concordante rêveuse se goupille bien dans l'armurerie"

"Ca peut durer vachement longtemps, une exploration de la base avec un rêve d'adolescent, alors je compterais pas trop sur lui. C'est dommage pour Atiya, hein !"

Un autre que sa petite mort avait déniaisé, c'était le cocu. Lise avait dû lui ouvrir les yeux, en même temps il lui aurait suffi de les lever au-dessus du lit conjugal. Il avait dû le faire, car il exigeait reddition de comptes sous l'arche qui avait entamé sa carrière vaudevillesque, dans le rôle dans lequel personne n'aime être casté.

Tout cet harcèlement fantomatique a fini par nous peser sur les nerfs, surtout Atiya, qui était quand même leur principale cible. A deux, ils arrivaient tout de même à la tirer de son sommeil. Elle ne savait même plus où aller. Bref, tout le monde était réveillé tout le temps, on se trimballait tous les valoches de nos envies de fuite sous les yeux qu'on n'avait plus vraiment en face des trous.

Et un matin, elle a craqué : elle a emmené le petit avec elle au travail au lieu de le laisser tranquillement dormir dans son petit lit...

Toute la journée, j'ai imaginé le pire pour ce pauvre petit, qui devait mourir de faim, et de froid, et de soif, sur les chantiers de géo-analyse où Atiya a même pas une minute à elle.

Quand elle a fini par rentrer, le petit tout épuisé accroché à son cou, j'ai vu que je manquais parfois d'imagination.

Et Atiya, qui elle-même sait plus ce qu'elle fait avec tout le sommeil dont elle manque elle-même, qu'a juste réussi à le poser là, avant de lui apporter, chancelante, le biberon qu'elle avait à la main ce matin, avant de se prendre de cette lubie de l'emmener au travail. Mais le biberon était déjà moisi, et le petit n'avait même pas la force de boire quoi que ce soit.

Toutes les deux, on s'est hâté auprès de lui, dès qu'il a repris ses esprits, et Atiya les siens grâce à une intraveineuse de caféine.

"Roshan Sagar, sois fort comme l'océan, lève-toi et grandis !"

Le petit a dû comprendre que c'était sa seule condition de survie. Il s'est levé et il a grandi. Tout content qu'il était d'avoir fini d'apprendre à parler pas plus tard que la veille, et, donc, d'avoir pu comprendre ce qu'on lui demandait, il a même bien grandi. Mais dans quel état... Le plus compliqué, ça a été de lui faire atteindre la cuisine, tant il pleurait qu'il allait mourir de faim.

" - Bon Roshan Sagar, tu arrêtes de faire l'enfant ou je te poses une sonde !
  - Mais Atiya, C'EST un enfant, ne le terrorise pas comme ça !"

Il était si faible qu'il est encore tombé d'inanition avant de pouvoir se mettre à table, pour manger la pauvre salade que je m'étais préparée sans me douter qu'il allait devoir grandir et se requinquer avec ça...

Pourtant, il était fort Roshan Sagar. Réveillé par le coup de téléphone de l'assistante sociale qui annonçait  officiellement qu'il mourait de faim et qu'on avait intérêt à le faire manger, et vite, il a trouvé la force de se relever et de s'attabler.

Mais la nuit était tombée, et Lise y vit l'occasion unique de sa vie après la mort...

Retomber dans les pommes, c'était sa pire crainte. Avec, bien sûr, voir un fantôme, depuis le temps qu'il nous voyait terrifiés par son faux père et la belle-mère de sa mère.

Lise, d'ailleurs, contemplait son forfait, attendant simplement qu'il se relève. Je ne sais pas si elle boit dans l'au-delà, mais tout son chagrin a noyé son attachement à la famille.

Entre toutes les choses dont elle avait à se venger, elle tenait aussi à montrer qu'elle n'avait guère apprécié de s'être retrouvée coincée dans une intrigue vaudevillesque à son insu. Le comique de répétition, elle avait décidé de s'en rire avec ironie démoniaque.

Elle alla s'installer aux premières loges pour un autre spectacle, l'arrivée d'une vieille amie de la famille...

* Depuis le temps que j'attends de revenir ici, que ce soit pour prendre le petit de cette pimbêche qui voulait être chef de staff à la place de mon chef de staff de fils, c'est carrément bon comme une tartine de confiture. Faudra que je pense à donner la pièce à Karelle, elle est vraiment impec pour me prévenir *

Et mon grand-père... Entre l'enterrement de son rêve d'enfant et le retour de l'assistante sociale pour remuer le couteau dans sa plaie toujours béante, on le voit désormais tous les soirs errer comme une âme en peine à la recherche de son arrière-petit-fils. Il n'est plus en colère, mais c'est pire : il a ce regard accablant qui dit simplement 'vous m'avez tant déçu'...

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Comments

[Lorraine54]

J'ai pris un peu de retard.... Mais quel bonheur de reprendre le cours de la vie des Pilgrim...
C'est toujours le folklore chez eux !
Bravo Toutouche !

[Hanyo]

Eh bah, sympa le bug qui te colle un joli -1 dans la courge ! Lise, t'es sympa, mais là, t'as déconné !

[Séréna]

d'un autre coté, c'est ce genre de bug qui met aussi un peu de piquant dans le jeu ;)

[Julie]

Whoa en effet >_<' C'est le genre de trucs qui m'aurait donné envie de hurler et de faire passer le jeu par la fenetre...(Nan quand meme pas, hein x) )
Un point et un gamin en moins, donc =/
... Mais on est avec toi !! Longue vie aux Pilgrim =D

[Toutouche]

Ben oui c'est un bug de la pire espèce ! Atiya tenait Roshan Sagar, la voiture pour son travail est arrivée et... elle est partie avec le gamin accroché (exactement comme quand elle est revenue).
Le pire, c'est que je voyais ses barres de besoin tout ce temps (et ça perturbait aussi Leokadia qui s'inquiétait avec la bulle de pensée pour le petit, la photo est authentique-en-contexte et une de ces milles raisons qui me font aimer cette simette)...
Je me trouve bien sympa avec le jeu d'accepter de me manger la pénalité alors que c'est son bug à lui...